lundi 27 août 2012

Archive - With Us Until You're Dead

Ce jour devait arriver tôt ou tard, une révolution musicale se met en marche ce jour.
Les amateurs voire tous les disciples de la scène progressive attendaient avec impatience ce lundi 27 août 2012 qui annonçait la sortie officielle du nouvel album des anglais d'Archive intitulé "With Us Until You're Dead". Après leurs nombreux teasers psychédéliques ou leurs brefs commentaires entre deux sessions d'enregistrement ont bien fait saliver leurs fans, l'album était quasi attendu au tournent et la surprise fut de taille, récit d'un voyage au delà de toute raison.

Archive - With You Until You're Dead
A peine le disque démarré, me voilà déjà transporté dans une sorte de trou noir où résonne une voix lointaine, elle prend de l'ampleur pour atteindre une puissance encore jamais entendue chez l'immense Pollard Berrier qui nous offre une voix encore plus profonde, forte voire même plus mature, plus maîtrisée. Il réussi à partager avec nous une certaine tristesse, une colère enfouie qu'il exprime enfin.
Cette introduction n'était pas sans nous rappeler "Lights", ouverture de l'album du même nom avec cette mélodie répétée et intrigante.

"Wipe Out"

N'oublions pas qu'Archive est un collectif composé de cinq chanteurs et chanteuses ce qui permet à chacun de leurs morceaux de se démarquer par la voix, le style et le rythme.
Ici encore, dès "Interlace", le deuxième morceau, on ne met pas longtemps avant de reconnaître la touche un peu plus rock apportée par le merveilleux Dave Pen, sa voix, sa guitare, tout lui est propre, il offre une nouvelle trajectoire à cette album avec qui ont entame à peine le voyage.
La suite est pavée de surprise, "Stick Me In My Heart'' m'oblige même à rejouer plusieurs fois le morceau, mais où ai-je déjà entendu ce couplet ? J'ai ce nom sur le bout des lèvres, mais oui voilà, il y a clairement une inspiration issue du gigantissime "Not Gonna Get Us" du duo Russe T.a.t.u. (Here).

Je soulignerai aussi, et surtout, un retour de la violence à laquelle s'était essayé le groupe dans "Controlling Crowds" (l'album) et qui leur avait assez bien réussi. Ici, "Conflict" et "Violently" en sont deux exemples marquants. L'un avec un Dave Pen dans une forme incroyable accompagné par une batterie plus rapide et puissante que jamais. On est à peine relaxé par le synthé ambiant, sans lequel Archive ne serait pas Archive.
L'autre offerte par une Holly Martin surprenante. En effet, la nouvelle recrue du collectif était connue pour des compositions en solo bien plus paisible. Du début à la fin de ce morceau, elle nous transporte dans un monde violent duquel on essaie, tant bien que mal, de s'en sortir avec cette petite voix qui nous supplie d'y rester car on y serait trop bien. Mais qui est cette voix ? "Who the fuck?...". Le piano fou qui l'accompagne avant le retour de la quiétude est tout simplement parfait, à sa place, d'une rapidité déconcertante.
Le calme qui suit nous berce, on apprécie sans s'extasier, ce sont des petits bijoux qui font plaisir aux oreilles, des berceuses qui n'endorment pas tant on a envie de rester éveiller jusqu'à la dernière note. Et ben tiens, cela s'appelle "Calm Now", ça n'aurait pas pu être mieux intitulé.

"Violently"

Au fil de l'album, nous redécouvrons sans cesse ce groupe qui se veut toujours surprenant, à croire que la puissance les envahi de plus en plus au fil du temps, la voix de Pollard est gigantesque sur Twisting à nous en donner le tournis, alors que c'est lui qui le réclame à travers ses nombreux "Twisting me".
Il faudra attendre "Things Going Down" pour fêter le retour de Maria Q qu'on a cru ne jamais entendre dans cet album. Elle nous ensorcelle de sa voix douce et magique mais cet instant ne dure qu'une minuscule minute et cinquante seconde. C'est à nouveau Holly Martin qui prend le relais avec un timbre plus masculin, plus sérieux et moins romantique et doux que Maria, quoique. "Hatchet" peut être savourer de plusieurs manières, tantôt doux, tantôt rock, Holly est un talent confirmé.
La fin se veut encore plus axée sur le synthé du grand Danny qui se voit vite accompagné de sa bande définitivement mariée avec ce rock progressif teinté d'expérimental comme eux-seuls savent le faire.
L'album se termine en douceur, nous sommes en paix.

En conclusion, Archive a su se renouveler sans sortir de ses fondamentaux malgré l'abandon, provisoire on l'espère, de la richesse qu'apportait le rappeur Rosko John sur les albums Controlling Crowds ou Londinium, ses textes et son style particulier a un peu manqué mais cet album a tellement bien réussi à lier chacun des morceaux ensemble même si tous se démarquent clairement les uns des autres. Ce disque est une réussite totale, un mélange d'humeurs et de sentiments qui nous livre un séjour entre le fond de notre âme et quelque part dans l'univers observable. Seuls les Pink Floyd savaient pu créer des morceaux uniques, qui vous prennent aux tripes ou vous transportent dans des recoins inconnus de la galaxie. Voici leur successeurs, qui suivent leur époque tout en évitant tous les pièges.
Vous avez rendez-vous avec de la magie.

Jérémy VAN BENEDEN


With Us Until You're Dead - (c) Cooperative Music 2012

Website : Http://archiveofficial.com

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